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A la une aujourd’hui :
Sécession numérique : comment essayer d’échapper à la surveillance permanente (Le courrier des stratèges, Eric Verhaeghe)
Dans ce chapitre, j'évoque la question de la sécession numérique, appellation commode qui désigne les moyens d'échapper à la surveillance permanente par les appareils numériques qui nous entourent. Il faut bien se souvenir ici du poids de cette surveillance. Je vous donne quelques trucs pour la contourner. Mais souvenez-vous qu'il n'existe pas de méthode infaillible pour y parvenir.
Dans la masse colossale de mails que je reçois chaque jour, il y en a un que j’apprécie particulièrement : c’est le “Google Maps Timeline”, qui récapitule mes trajets durant le mois écoulé. La précision et l’efficacité de ce mail que je n’ai jamais sollicité sont vraiment bluffants. J’en produis un extrait ci-dessus : Google me dit combien de pays j’ai visité, combien de villes, quelles villes, quels lieux dans ces villes, combien de kilomètres j’ai parcouru à pied ou en voiture, en combien de temps. Google me propose même un historique de tout cela sur plusieurs mois.
Bref ! Google sait tout de mon emploi du temps, avec une mémoire infaillible très supérieure à la mienne.
Voilà un outil de “tracing” épatant, qui permet à n’importe quel opérateur de disséquer ma vie privée.
Je sais que beaucoup de gens se disent : qu’importe, je n’ai rien à cacher ! Et c’est le propre de nos contemporains que de se penser honnêtes et donc à l’abri de toute poursuite de la part de l’Etat, à qui Google transmet allègrement ses données sur simple demande policière. Leur naïveté est touchante, car ils ont oublié, ou n’ont pas compris, que le propre d’un Etat totalitaire est d’inquiéter les gens honnêtes, et donc d’inventer des délits pour justifier un climat de peur.
Google prépare donc l’avénement d’un régime où l’Etat interdira, au nom du bien, de parcourir plus d’un kilométrage donné, chaque mois, en voiture, pour sauver la planète. Ou interdira de fréquenter certains endroits sans motif valable, par exemple certains quartiers de Paris où le nombre de touristes est trop élevé. Ou sanctionnera ceux qui ne marchent pas assez chaque jour.
Par exemple, je m’aperçois que, au mois de mars, je n’ai pas parcouru les 100 kilomètres à pied que l’Etat pourrait considérer comme le minimum vital. J’ai raté la cible de 2 kilomètres. On peut tout à fait imaginer un monde où ce genre de faute entraîne une majoration des cotisations de sécurité sociale, ou une amende automatique.
Toute cette dystopie est désormais possible sans grand effort. Les technologies existent, et les infrastructures techniques aussi. Il n’y a plus qu’à relier les données collectées par Google avec les données de l’assurance-maladie ou les données fiscales pour passer à l’étape suivante.
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L’aéronavale française va accentuer sa préparation au combat de haute intensisté avec l’exercice Ocean Hit 22 (OPEX 360, Laurent Lagneau)
Il y a quelques jours, le Service de l’information aéronautique [SIA] a publié une note [.pdf] pour annoncer la création de onze zones réglementées temportaires [ZRT] et de six zones dangereuses temportaires [ZDT] au large de la Bretagne, à compter du 15 juin prochain. La raison? Un « exercice mettant en œuvre un nombre important d’aéronefs de la défense, français et étrangers, évoluant en CAM de jour, en toutes conditions de vol et à toutes altitudes, nécessitant la création de zones réglementées et dangereuses temporaires ».
L’exercice en question sera organisé depuis la base aéronavale [BAN] de Landivisiau. Appelé « Ocean Hit 22 », il s’agit d’un entrainement aéromaritime visant à préparer un engagement de « haute intensité », avec le concours de « navires de la Marine nationale, de troupes de l’armée de Terre et d’aéronefs des forces aériennes suisses, grecques, britanniques et [évidemment] françaises.
Dans le détail, Ocean Hit 22 mobilisera des F/A-18 suisses, des F-16 grecs, des F-35B britanniques ainsi que des Rafale, des Mirage 2000, un E-3F SDCA [Système de Détection et de Contrôle Aéroporté] ainsi qu’un avion ravitailleur A330 MRTT de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE]. Ces appareils opéreront aux côtés des Rafale Marine et des E-2C Hawkeye du groupe aérien embarqué [GAé]. Des avions de patrouille maritime Atlantique 2 et des hélicopères NH-90 Caïman seront également de la partie, de même qu’une frégate multimissions [FREMM
CoHoMa, un bond de plusieurs années pour l’armée de Terre et la filière robotique française (HOME FOB, Nathan Gain)
Plein succès pour la première édition du challenge CoHoMa (Cohabitation Homme-Machine) organisé sur le camp de Beynes (Yvelines) par le Battle Lab Terre. Durant une semaine, une quarantaine d’entreprises et d’écoles se sont confrontées à un scénario préfigurant ce que pourrait être un « conflit robotisé » de demain, tous contribuant à leur manière faire progresser notablement les réflexions sur la robotisation de l’armée de Terre.
Robots vs robots
En février 2040, la Normanie décide d’envahir l’adversaire historique Azur. Aidé par la puissance voisine, Mercure, l’agresseur aligne les dernières générations de systèmes robotisés. À la tête de la 1ère section robotisée de reconnaissance et d’investigation (1ère S2RI) et soutenu par une section d’artillerie autoportée équipée d’obus rôdeurs XR20 automatiques, vous affronterez les 3221e section de reconnaissance mixte (SRM) et 3222e section de choc robotisée d’attaque (SCRA) des forces armées normaniennes. En face, une petite armada de mines rôdeuses, chasseurs de drones de type KMZ12, tourelles robotisées de canons de 122 mm, robots Uran 9 et autres chiens robots Hangzou.
Ce scénario totalement fictif, c’est celui retenu pour le challenge CoHoMa. Totalement fictif ? Aujourd’hui oui, mais la réalité commencerait à rattraper la fiction d’ici une décennie, estime-t-on du côté des armées. Alors pour accélérer le tempo, le Battle Lab Terre a parié, il y a 11 mois lors du lancement du projet Vulcain, sur « la rencontre sur le terrain entre différents types de solutions imaginées par des partenaires civils dans un environnement opérationnel normé et accompagné d’un scénario tactique », explique son commandant, le colonel Sébastien. Le tout en respectant la dominante actuelle qu’est le conflit de haute intensité et pour parvenir à une vision assez complète de « ce que l’on peut imaginer derrière cette notion de guerre robotisée ».
La coopération internationale anti-Daesh s’intensifie à Marrakech (Revue Conflits, Ronan Wanlin)
La Réunion ministérielle de la coalition anti-Daech qui s’est tenue les 12 et 13 mai 2022 à Marrakech marque une nouvelle étape dans l’engagement et la coordination internationale dans la lutte contre le terrorisme. L’accueil de l’évènement par le Royaume du Maroc témoigne d’une volonté d’axer l’action internationale sur le continent africain notamment. L’Observatoire d’études géopolitiques assistait à cette réunion en tant qu’observateur.
Ronan Wanlin est Secrétaire général de l’Observatoire d’études géopolitiques (OEG) et expert en intelligence économique.
Créée en 2014 pour combattre l’extrémisme religieux, et la manifestation politique terroriste de ses ambitions, cette réunion a vu cette année plus de 80 représentants de pays et organisations internationales répondre à l’invitation conjointe du ministre Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains Résidant à l’Étranger, M. Nasser Bourita, et du Secrétaire d’État américain, M. Antony Blinken. Mme Victoria Numald, qui remplaçait le secrétaire d’État américain testé positif à la COVID-19, a affirmé que les participants se sont réunis pour « partager l’engagement d’assurer la défaite durable de l’État islamique en Irak et en Syrie, à travers le continent africain et dans le monde entier ».
Depuis la chute du califat irakien et syrien en 2019, l’État islamique a perdu le contrôle des territoires conquis en 2014. Mais il est resté bien actif et menaçant en Afrique, avec une puissance et une influence particulière dans le Sahel et dans le golfe de Guinée. Le dernier évènement date du 8 mai dernier : dans l’État de Zamfara, au nord-ouest du Nigéria, 48 personnes ont été tuées, dans des attaques menées par des hommes armés contre trois villages.
La menace Daesh
8 millions de personnes ont été libérées de l’emprise de Daech en Irak et en Syrie. L’organisation terroriste ne contrôle aujourd’hui pleinement aucun territoire. À ce titre, les efforts irakiens pour contenir les résidus de Daech ont été salués au cours de la Réunion. Cependant, la faculté de l’État islamique à reconstituer ses réseaux et à cibler conjointement des populations civiles et des forces de sécurité dans des zones d’absence de la Coalition internationale lui permet une résilience inédite.
https://www.revueconflits.com/la-cooperation-internationale-anti-daesh-sintensifie-a-marrakech/
Carte. Partie d’échecs au Moyen-Orient (Diploweb, Institut FMES, Pierre RAZOUX)
L’institut FMES propose à travers son « Atlas stratégique de la Méditerranée et du Moyen-Orient » une lecture claire et synthétique des grands enjeux du bassin méditerranéen et du Moyen-Orient et passe en revue l’ensemble des forces en présence. Cet ouvrage accessible, novateur et original présente en 50 cartes inédites des problématiques complexes et des informations utiles et synthétiques. Il illustre les capacités des forces armées et des scénarios de crises possibles. Disponible en version numérique gratuite à télécharger sur le site de l’institut FMES. Cet Atlas a été publié grâce au soutien de la Direction Générale des Relations Internationales et de la Stratégie (DGRIS) du Ministère des Armées. Pierre Razoux est directeur académique et de la recherche de l’Institut FMES. Docteur habilité à diriger les recherches, Pierre Razoux a dirigé jusqu’à son arrivée à la FMES le domaine « Europe / Russie / Méditerranée / Moyen-Orient » à l’Institut de Recherche Stratégique de l’Ecole Militaire. Il a dirigé auparavant le programme « Afrique du Nord / Moyen-Orient » au Collège de Défense de l’OTAN, après avoir servi à la Délégation aux Affaires Stratégiques du ministère de la Défense.
Découvrez la partie d’échecs qui se joue au Moyen-Orient, notamment entre les Iraniens, les Arabes, les Israéliens, les Américains et les Russes. L’Iran, après avoir neutralisé l’Arabie saoudite sur l’échiquier régional, affronte désormais deux joueurs de première catégorie : Israël et la Russie.
Dans le cadre de ses synergies géopolitiques, Diploweb.com est heureux de vous faire connaitre cette carte commentée extraite de l’« Atlas stratégique de la Méditerranée et du Moyen-Orient » publié par l’institut FMES.
Carte grand format en pied de page.
Si les Chinois jouent au Go et les Américains au Poker dans le cadre de leur grande stratégie mondiale, les Iraniens, les Arabes, les Israéliens et les Russes jouent pour leur part aux échecs au Moyen-Orient.
Depuis 1979 et la révolution islamique qui a perturbé les équilibres de la guerre froide, les Iraniens disputent un tournoi d’échecs face aux Arabes (Irakiens, puis Saoudiens), aux Américains, aux Russes et plus récemment face aux Israéliens. Tournoi, car l’on a pu observer plusieurs parties : la première (guerre Iran-Irak de 1980-1988) s’est soldée par un pat, c’est-à-dire une situation où le roi noir iranien coiffé de son turban d’ébène ne pouvait plus bouger sans se mettre en situation d’échec ; la seconde (1989-2004), pendant les mandats des présidents Rafsandjani puis Khatami, fut remportée par les Iraniens qui ont profité d’une décennie de calme pour restaurer leur influence régionale, au détriment du joueur blanc saoudien ; la troisième (2005-2013), caractérisée par les provocations outrancières et les maladresses du président iranien Ahmadinejad, s’est soldée par une partie nulle face à une succession de monarques saoudiens vieillissants et à des Américains englués en Irak. Profitant de la relative inaction de leurs adversaires traditionnels, les Iraniens ont poussé leur avantage en direction du Levant vers l’aile gauche de l’échiquier. Ils ont de fait pénétré à l’intérieur de la sphère d’intérêt israélienne en plaçant leur cavalier Hezbollah de manière menaçante (guerre de 2006), entrant par là même en choc frontal avec Israël.
La dernière partie, toujours en cours, a débuté en 2013 avec l’élection du président Rohani. Après un début de jeu à l’avantage des Iraniens concrétisé par l’accord nucléaire de 2015, les Saoudiens, les Israéliens et leurs alliés émiriens ont réagi, allumant des contrefeux au centre de l’échiquier. La percée fulgurante de Daech a perturbé la partie en occupant soudainement l’aile gauche de cet échiquier et en menaçant les cases de Bagdad, Damas et même Beyrouth, provoquant le retour du joueur russe qui l’avait quitté un quart de siècle plus tôt lors de l’effondrement de l’Union soviétique
https://www.diploweb.com/Carte-Partie-d-e%CC%81checs-au-Moyen-Orient.html
Allocution d'ouverture du secrétaire général délégué de l'OTAN à la conférence « Defence Disrupted » sur l’innovation et la technologie (NATO nouvelles)
Le secrétaire général délégué de l'OTAN, Mircea Geoană, a ouvert ce jeudi (26 mai) la conférence « Defence Disrupted 2022 » en insistant sur l’importance de préserver l’avance technologique de l’OTAN et de rester à la pointe de l’innovation de défense. Dans une allocution vidéo adressée aux participants rassemblés à Londres, il a livré ses réflexions sur la manière dont l’innovation et la technologie ont toujours été au cœur de la mission de l’OTAN consistant à prévenir la guerre.
Le secrétaire général délégué a mis en garde contre le fait qu’aujourd'hui, l’avance technologique de l’Occident était « remise en cause par des pays qui ne partagent pas nos valeurs, comme la Russie et la Chine ». Il a ainsi évoqué les investissements de la Russie dans les missiles hypersoniques, les cyberarmes et les capacités de désinformation, et les efforts déployés par la Chine pour devenir le leader mondial de l’intelligence artificielle d’ici la fin de cette décennie. Il a toutefois noté que les sociétés libres et ouvertes possédaient un avantage unique, à savoir que « nos esprits les plus créatifs et les plus novateurs ont la possibilité de s’exprimer librement, de remettre les choses en question et de réfléchir dans des directions radicalement nouvelles, sans craindre de représailles ».
Soulignant le rôle essentiel de l’OTAN en tant que plateforme pour la coopération en matière de technologie et d’innovation, M. Geoană a noté que l’interopérabilité était essentielle pour assurer une défense collective crédible. « Deux navires peuvent naviguer côte à côte, mais si leurs systèmes ne peuvent pas communiquer, si ces navires ne peuvent pas opérer ensemble dans le cadre d’un ensemble plus large, ils pourraient aussi bien se trouver dans deux océans différents ». Il s’est félicité du fait que l’accélérateur d'innovation de défense pour l'Atlantique Nord (DIANA) lancé par l’OTAN permettrait « d’identifier et de développer la prochaine génération de nouvelles technologies », grâce à une collaboration avec des dizaines de sites en Europe et en Amérique du Nord. Le DIANA, ainsi qu’un nouveau fonds multinational de l’OTAN pour l’innovation, destiné aux startups qui développent des technologies de pointe à double usage, devraient être pleinement opérationnels en 2023.
https://www.nato.int/cps/fr/natohq/news_195824.htm?selectedLocale=fr
«En réactivant ses centrales à charbon, l'Allemagne va être un responsable important de la dégradation du climat» (Figarovox, Ronan Planchon)
FIGAROVOX/ENTRETIEN- Pour sortir de sa dépendance au gaz russe, l'Allemagne envisage de réactiver 15 centrales à charbon. Ce pays a adopté une stratégie anti-nucléaire, non sans le dessein de contrecarrer les intérêts français, et au prix d'un désastre écologique, selon l'expert en politique énergétique Fabien Bouglé.
FIGAROVOX.- Le ministre de l'Économie allemand a publié un décret ouvrant la voie à la réouverture de 15 centrales à charbon, mises en veille dans le cadre de sa politique environnementale. Comment interpréter ce revirement ?
Fabien BOUGLÉ.- Il est primordial de rappeler que l'Allemagne est très dépendante du gaz, du pétrole et du charbon qui représente 66 % de sa consommation d'énergie primaire. De plus environ 47% de son électricité a été produite en 2021 à partir d'énergie fossile. Bref notre voisin est particulièrement gourmand en gaz et en charbon très polluant qui provient pour plus de 50% de Russie. Afin de pallier cette dépendance trop importante les Allemands font donc le choix -paradoxal pour le climat- de s'entêter dans la sortie du nucléaire tout en augmentant les capacités des centrales au charbon qui avaient été mises en sommeil.
Au mois de mars, Robert Habeck, le même ministre de l'Économie, avait bien envisagé de reporter la sortie du nucléaire mais la coalition au pouvoir qui comprend des Verts extrémistes , a préféré appuyer sa politique sur son électricité au charbon. D'ailleurs, avant même la guerre en Ukraine, l'Allemagne avait déjà, en 2021, été dans la nécessité d'augmenter la production des centrales électriques au charbon de 22% en raison de la baisse de 15% de la production éolienne. Ce qui avait contribué à démarrer ce choc gazier et fossile que nous connaissons actuellement.
Les difficultés de l’industrie de défense japonaise (Le portail de l’IE, Alexandre Brans)
L’émergence de la Chine comme puissance militaire régionale représente la principale menace pour les intérêts stratégiques du Japon. L’incompatibilité des aspirations hégémoniques chinoises avec les besoins sécuritaires de Tokyo en Mer de Chine impose au Japon de repenser la structure de son industrie de défense. L’appui militaire des États-Unis en cas de conflit n’étant pas considéré comme pleinement acquis par une partie des autorités japonaises, Tokyo est consciente de l’urgence du besoin de se doter de compétences technologiques militaires innovantes capables de faire face aux menaces du XXIème siècle.
La volonté de Tokyo de ne pas se faire distancer par ses adversaires dans le domaine de l’innovation technologique de défense a été à la base des nombreuses initiatives lancées ces dix dernières années pour améliorer la compétitivité de son industrie de l’armement : publication d’une “Stratégie en matière de production de défense et de bases technologiques“ en 2014, lancement d’une nouvelle agence en 2015 – dénommée Acquisition, Technology & Logistics Agency (ATLA) – dont l’objectif principal est de définir les priorités stratégiques militaires du Japon en matière d’innovation technologique, lancement du programme de développement d’un chasseur furtif de sixième génération pour l’armée de l’air japonaise en 2019, hausse du budget militaire à 1.3% du PIB en 2021.
https://portail-ie.fr/analysis/4074/les-difficultes-de-lindustrie-de-defense-japonaise
DETTE PUBLIQUE : LE PACTE DE STABILITÉ SUSPENDU UNE ANNÉE DE PLUS (Economie matin, PAOLO GAROSCIO)
Les gouvernements européens pourront encore dépenser et dépenser sans trop se soucier de la Commission européenne. Cette dernière a proposé, lundi 23 mai 2022, que les règles de Maastricht, c'est à dire le Pacte de Stabilité, soient suspendues une année de plus. Elles devaient en effet être une nouvelle fois d’actualité en 2023.
Moins de croissance, plus d’inflation… la crise en Ukraine change la donne
La guerre en Ukraine a complètement changé, en quelques mois, la situation économique mondiale : en faisant exploser les prix du brut et en créant des pénuries massives qui se sont ajoutées aux problèmes de production et de logistique liés à la pandémie de Covid-19 en Chine, la guerre en Ukraine a fortement réduit les perspectives de croissance de la Zone euro et de l’Union européenne en général.
La Commission européenne l’a compris : début mai 2022, elle a réduit ses prévisions de croissance pour 2022 à 2,7%, contre 4% avant le début du conflit. La France, par exemple, a connu une croissance nulle au premier trimestre 2022, inférieure aux prévisions, pessimistes, de l’Insee et de la Banque de France. Et aucun pays n’est épargné.
Des mesures drastiques sont nécessaires en Europe
L’explosion des prix généralisée (carburants, alimentation, matières premières) a nécessité de la part des gouvernements des mesures fortes pour soutenir le pouvoir d’achat. Ristourne à la pompe, bouclier tarifaire sur le gaz et l’électricité,… chacun a sorti son arsenal espérant, initialement, que l’inflation élevée ne serait que temporaire et disparaîtrait au deuxième semestre 2022. Ce ne sera pas le cas.
Les gouvernements devraient donc maintenir, voire augmenter, les montants dédiés aux mesures en 2022, qui viennent se cumuler aux montants déjà dépensés durant la crise de la Covid-19. Il faut dire qu’en 2022, en théorie, le Pacte de Stabilité était encore suspendu. Ce ne devait être qu’en 2023 que la Commission européenne pensait le réinstaurer.
La suspension dure depuis 2020, du fait de la pandémie, la Commission européenne ayant fait jouer la « clause générale de sauvegarde ».
http://www.economiematin.fr/news-pacte-stabilite-suspension-clause-dette-publique-europe
Petits excès de vitesse : trois graphiques pour comprendre ce qu’ils représentent en France ( Ouest France, Yiging QI)
Le ministère de l’Intérieur envisage de ne plus retirer de points pour un excès de vitesse de moins de 5 km/h. En revanche, les amendes seraient conservées. Un sujet qui suscite des réactions mitigées, à quelques semaines des élections législatives. Selon les derniers chiffres publiés par le ministère en avril, 58 % des procès-verbaux établis en 2020 étaient des « petits excès de vitesse ».
Fin du retrait de point pour les « petits excès de vitesse » ? Le ministère de l’Intérieur a entamé une réflexion sur le sujet, a-t-il fait savoir à l’AFP mercredi 25 mai. Une piste qui inquiète les associations de prévention routière.
« L’idée, c’est que vous ne perdez plus un point si vous êtes à 5 km/h au-dessus » de la vitesse autorisée, a précisé la place Beauvau (où est situé le ministère de l’Intérieur), en ajoutant que les amendes sanctionnant ces infractions seraient en revanche conservées.
1. 58 % des infractions vitesse sont des « petits excès »
En 2020, près de 7,3 millions de procès-verbaux établis sont liés à ces petits dépassements de moins de 5 km/h par rapport à la vitesse maximum autorisée.
Il représente 58 % des infractions pour excès de vitesse en 2020. Depuis 2010, la part de ces petits excès est toujours au-dessus de plus de 50 %.
Le Délégué général pour l’armement donne des précisions sur les CAESAr cédés à l’Ukraine (OPEX 360, Laurent Lagneau)
Depuis que le président Macron a annoncé, le 22 avril dernier, que la France livrerait des Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] à l’Ukraine, peu de détails ont été fournis par l’exécutif au sujet des modalités de cette cession. Ce qui a pu donner lieu à la diffusion d’informations contradictoires – et erronées – notamment sur la provenance de ces pièces d’artilleries destinées aux forces ukrainiennes.
Cela étant, on sait qu’au moins quarante artilleurs ukrainiens ont été formés à l’utilisation des CAESAr au camp militaire de Canjuers [Var] et que les premiers exemplaires promis ont été livrés à la 55e Brigade d’artillerie, laquelle n’aura visiblement pas tardé à les mettre en oeuvre à en croire des vidéos diffusées via les réseaux sociaux. L’une d’elle, émanant du ministère ukrainien de la Défense, l’a d’ailleurs été pour remercier la France.
Lors d’une audition au Sénat, le 4 mai dernier [le compte-rendu vient d’être publié, ndlr], le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, a donné quelques précisions au sujet de cette livraison de CAESAr à Kiev.
Ainsi, les exemplaires désormais mis en oeuvre par l’Ukraine ne sont pas exactement les mêmes que ceux utilisés par l’armée de Terre. En effet, selon M. Barre, il a « fallu [les] adapter pour les rendre compatibles » avec les « systèmes de commandement ukrainiens, par le biais d’un contrat passé avec Nexter ». Ce qui laisse supposer que la cession de ces CAESAr était prévue bien avant l’annonce de M. Macron, étant donné qu’il aura fallu moins d’un mois pour les adapter et les livrer…
L’impact des institutions sur l’innovation (Télos, Alexander Donges, Jean-Marie Meier, Rui Silva)
Qu’est-ce qui détermine la prospérité économique d’un pays ? Pour répondre à cette question importante, de nombreuses recherches ont montré qu’elle était largement déterminée par la création de nouveaux produits et services, ainsi que par l’amélioration des techniques de production existantes.
Or la capacité des individus et des entreprises à innover dépend largement de l’environnement socio-économique, ce qui conduit les activités innovantes à se regrouper dans les régions où les conditions locales sont les plus propices à l’innovation.
Dans un nouvel article, nous étudions le rôle des institutions « inclusives » dans la création d’un environnement propice à l’innovation. À la suite de Douglass C. North (1991) puis de Daron Acemoglu et James A. Robinson (2012), nous utilisons ce terme, par opposition aux institutions « extractives », pour désigner les institutions qui offrent un large accès aux opportunités économiques, au lieu de favoriser une minorité au détriment du plus grand nombre.
https://www.telos-eu.com/fr/limpact-des-institutions-sur-linnovation.html
Arrêté du 23 mai 2022 portant abrogation de l'arrêté du 19 janvier 2017 relatif à l'organisation générale de la scolarité des élèves officiers de carrière de l'Ecole spéciale militaire et de l'Ecole militaire interarmes
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000045833607
Décision du 23 mai 2022 portant nomination au sein de la commission d'évaluation des besoins de formation et de la commission de subdivision du troisième cycle des études de médecine
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000045833084
Arrêté du 24 mai 2022 créant des certifications professionnelles délivrées par le ministère des armées
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000045826840
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