A la une aujourd’hui :
Le projet de constellation européenne IRIS² adopté par le Parlement Européen (Le portail de l’IE, Louis Turpin)
En difficulté avec son lanceur nouvelle génération Ariane 6, l’Europe se lance à la concurrence de SpaceX avec sa constellation IRIS². Adopté à la quasi-unanimité ce mardi 14 février (603 votes pour, 6 contres et 39 abstentions) par le Parlement Européen, le futur réseau souverain européen verra son déploiement complet en 2027.
Suite au projet porté depuis janvier 2021 par le commissaire européen Thierry Breton, l’Union Européenne va lancer son troisième grand programme satellitaire. Baptisée IRIS² pour « infrastructure de résilience et d’interconnexion sécurisée par satellite », la constellation a pour ambition de doter les pays européens membres de l’Union d’un réseau de communications par satellite hautement sécurisé. Son usage sera consacré aux gouvernements pour des missions de communications, de surveillance des frontières et de gestion des crises. Mais le rôle d’IRIS² ne s’arrête pas là. En effet la constellation assurera aussi la couverture de zones blanches, mal connectées à Internet à haut débit. Par ce projet, l’UE investit donc dans sa souveraineté et son autonomie et concurrence Space X et son réseau STARLINK ou encore Amazon et son projet KUIPER.
De plus en plus de militaires du rang refusent de devenir sous-officier à cause d’un gain salarial « trop faible » (OPEX 360, laurent Lagneau)
Certes, la trajectoire financière de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 a été respectée à l’euro près, les hausses budgétaires prévues ayant été au rendez-vous, ce qui tranche avec les habitudes passées. Pour autant, cela n’a pas empêche des ajustements et des redéploiements de crédits [de l’ordre d’un milliard d’euros par an] pour financer des priorités nouvelles, accentuer l’effort dans certaines capacités clés, comme l’espace, le renseignement ou le cyber, et prendre en charge des dépenses imprévues [crise covid, vente de Rafale d’occasion à l’exportation, surcoûts des opérations extérieures et des missions intérieures, etc].
Justement, s’agissant des opérations extérieures [OPEX], l’article 4 de la LPM 2019-15 prévoyait un financement inter-ministériel dès lors que l’enveloppe prévue en loi de finances initiale [LFI] était dépassée. Mais le gouvernement n’ayant pas voulu recourir à ce mécanisme, le ministère des Armées a dû se débrouiller pour trouver les ressources budgétaires manquantes, en jouant sur le coût des facteurs, en réajustant certains programmes d’armement ou encore en puisant dans les crédits non consommés de son titre II, c’est à dire de sa masse salariale. Ce qui n’était pas un bon signe – comme le soulignèrent à l’époque certains parlementaires – car cela voulait dire que les objectifs en matière d’effectifs n’étaient pas tenus.
Filière petit calibre : vers la fin d’un serpent de mer ? (HOME FOB, Nathan Gain)
Régulièrement déterrée par la représentation nationale, la relance d’une filière souveraine de munitions de petit calibre trouve un nouvel écho avec l’enjeu de la relocalisation de certaines productions stratégiques pour les armées. Deux options sont étudiées, indiquaient hier les députés Vincent Bru (MoDem) et Julien Rancoule (RN), auteurs d’un rapport sur les stocks de munitions français.
Abandonné depuis deux décennies par la France pour des raisons économiques, ce marché du petit calibre « était unanimement considéré il y a encore peu comme abondant et fortement concurrentiel », rappelait Julien Rancoule. Pour ce dernier, cette analyse est désormais datée. L’inflation des prix, les pénuries de matières premières, une demande en croissance et l’évolution du contexte stratégique contribuent à rebattre les cartes dans les ministères concernés.
https://www.forcesoperations.com/filiere-petit-calibre-vers-la-fin-dun-serpent-de-mer/
FFEAU – Déploiement du Groupe de guerre des mines 23 en océan Indien (Défense, Marine nationale)
Depuis début février, un état-major de guerre des mines ainsi qu’un détachement composé d’une quinzaine de marins issus de trois Groupes de plongeurs-démineurs (GPD) sont déployés aux Émirats arabes unis dans le cadre du Groupe de guerre des mines 23 (GGDM 23). Ils opèrent sous le commandement du Mine Countermeasures Tasking Authorites (MCM TA). Ils complètent ainsi les moyens embarqués par le Chasseur de mines tripartite (CMT) Andromède déployé depuis le 1er février au sein du GGDM 23.
Déploiement du Groupe de guerre des mines 23 en océan Indien
Ce détachement d’une quinzaine de plongeurs-démineurs du GPD de l’Atlantique conduit des opérations de chasse aux mines dans les ports émiriens. Ces éléments français se composent d’une équipe de recherche et d’un groupe spécialisé en déminage d’engins explosifs (Explosive Ordnance Disposal).
Le déploiement du GGDM 23 a débuté le 1er février avec l’appareillage de Brest du Chasseur de mines tripartite (CMT) Andromède. Le bâtiment français a ensuite rallié la mer Méditerranée et la mer Adriatique, où il a intégré pendant plusieurs jours le Standing NATO Mine Countermeasures Group 2 (SNMCMG2).
Indonésie : un allié inattendu en Indopacifique (Revue Conflits)
Après l’annonce du contrat tripartite AUKUS entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis, Paris a assisté presque impuissant à la rupture du « contrat du siècle » passé avec Canberra. Cette annonce met fin de facto à l’axe Paris New Delhi Canberra qui constituait pourtant la colonne vertébrale de la stratégie indopacifique française. Toutefois, l’axe indopacifique et la crédibilité française dans la zone pourraient se redéployer dans une alliance avec l’Indonésie.
Clément Prieur. Officier-élève à l’Académie militaire de Saint-Cyr. Cet article est issu de son mémoire de recherche (1).
L’annonce du pacte AUKUS oblige la France à revoir sa stratégie diplomatique dans la région. La stratégie française qui consistait à fonder ses intérêts diplomatiques sur ses intérêts économiques avec des contrats d’armement n’est-elle pas aujourd’hui caduque ? Cet événement vient, de plus, entacher l’image de la France dans la région qui se retrouve en partie isolée et incomprise. L’Indonésie reste un angle mort de la politique étrangère française. Pourtant ce pays, géant de la zone et invisible aux yeux de notre politique étrangère, présente des atouts économiques, politiques et militaires que nous ne devons pas ignorer.
Un géant invisible
De prime abord, il ne semble pas naturel que l’Indonésie puisse être un atout pour la France et pour l’armée de terre. La zone indopacifique est en grande partie considérée comme chasse-gardée de la Marine et de l’armée de l’air et à l’heure de la guerre en Ukraine, elle reste dans la pensée collective comme étant une zone lointaine. Cela rappelle la situation de Bougainville en 1758. Ce dernier, mandaté par Montcalm pour réclamer des troupes afin de défendre les territoires du Canada face aux Britanniques, avait reçu comme réponse du ministre de la Marine Nicolas-René Berrier: « Quand le feu est dans la maison, on ne s’occupe pas des écuries »(2).
Pourtant, l’Indonésie est le pays de tous les superlatifs. Il est le plus grand pays musulman du monde et compte 280 millions d’habitants ce qui en fait le 4e pays le plus peuplé du globe, le plus grand pays d’Asie du Sud-Est, ainsi que le plus grand archipel avec pas moins de 16 771 îles et 5,8 millions de kilomètres carrés d’espace maritime. Sa puissance politique, ses moyens économiques ainsi que militaires sont réels quoique méconnus.
https://www.revueconflits.com/indonesie-un-allie-inattendu-en-indopacifique/
Sommet de l’Union africaine: quels résultats attendre de la plénière ? (RFI, avec Florence Morice)
Les chefs d’État africains poursuivent leurs travaux, ce dimanche 19 février, au deuxième jour du sommet de l’Union africaine, à Addis-Abeba, en Éthiopie. La plénière se déroule à huis clos.
Les chefs d’État devraient notamment se prononcer, dans leurs conclusions, sur la situation en Libye. Le président congolais Denis-Sassou Nguesso qui dirige le Comité de haut niveau de l’Union africaine sur ce pays, a présenté son rapport devant ses pairs, en fin de matinée. Selon nos informations, le principe de l’organisation d’une conférence de réconciliation nationale inclusive a été soumis au vote et adopté, ce dimanche matin.
Une décision pourrait aussi être prise concernant la participation de l’Union africaine au financement des opérations de maintien de la paix sur le continent, la lutte contre les violences armées et le terrorisme dans le Sahel étant un des thèmes majeurs du sommet.
Le développement durable, une priorité stratégique pour les entreprises (Economie matin, Charles Cao)
D’après une récente étude Gartner, les initiatives en matière d’environnement et de développement durable sont désormais considérées comme une priorité absolue pour les entreprises. Cette thématique a notamment été abordée lors de l’édition 2023 du Forum de Davos où les débats ont encouragé une meilleure coopération entre les acteurs.
Ainsi, d’ici à 2026, 70 % des responsables du sourcing, des achats et de la gestion des fournisseurs auront des objectifs de performance en matière de protection environnementale liés à leurs fonctions. Cette dynamique vient en réponse aux nouvelles demandes et valeurs de marché, précisées dans un rapport plus ancien de l’analyste, qui avait notamment identifié la durabilité comme une priorité commerciale pour les entreprises en 2023, avec une hausse des investissements dans le domaine. Ainsi, les fournisseurs se concentrent sur ces initiatives de protection des ressources afin de rester compétitifs.
https://www.economiematin.fr/developpement-durable-entreprise-priorite-strategie-croissance-cao
Le pétrole sous pression : les prévisions des banques de Wall Street pour 2023 (Prix du baril)
D'après une note de JPMorgan rapportée par Reuters, la banque ne s'attend pas à ce que le prix du Brent dépasse 100 dollars le baril en 2023, sauf en cas d'un événement géopolitique majeur.
Cette prédiction est basée sur plusieurs facteurs, notamment l'ajout de 400 000 barils par jour à l'offre de pétrole brut par l'alliance OPEP+ cette année, ainsi que le rétablissement de la production russe de pétrole brut d'ici juin 2023.
JPMorgan prévoit également une augmentation de la demande chinoise de 770 000 barils par jour cette année, ce qui est inférieur aux prévisions de l'OPEP et de l'Agence internationale de l'énergie. En ce qui concerne les États-Unis, la banque de Wall Street estime que les niveaux de prix élevés empêcheront le pays de racheter du brut pour remplir la réserve stratégique de pétrole.
De son côté, Goldman Sachs s'attend toujours à ce que le prix du Brent atteigne 100 dollars le baril cette année, mais seulement en décembre, tandis que sa précédente prévision tablaient sur un pétrole à 100 dollars dès la mi-2023. Toutefois, la banque a réduit sa prévision de prix moyen du Brent à 92 dollars le baril pour cette année, contre 98 dollars auparavant.
https://prixdubaril.com/news-petrole/71600-le-petrole-sous-pression-les-previsions.html
Dronamics, qui développe un réseau de transport de fret, lève 40 millions de dollars (L’usine digitale, Mélicia Poitiers)
Dronamics, start-up européenne voulant développer un réseau aérien de transport de marchandises à l'aide de drones cargo, a levé 37 millions d'euros en pré-série A auprès de fonds de capital-risque et de business angels de douze pays. Déjà autorisée à opérer en Europe, elle souhaite conquérir les Émirats arabes unis.
Si faire parcourir le dernier kilomètre à un colis par de petits drones ne semble pas être un cas d'usage prometteur, c'est peut-être sur des trajets longue distance, pour transporter des marchandises plus rapidement et en émettant moins de CO2, que les vols autonomes vont devenir intéressants.
C’est sur ce segment que se positionne Dronamics, une start-up bulgare fondée il y a neuf ans (mais dont le siège social est à Londres), qui développe et opère des drones longue portée construits spécifiquement pour le fret. On ne parle évidemment pas du même type d'appareil, ces petits avions sans pilote étant sans commune mesure avec les quadricoptères sur lesquels travaillent Amazon ou Walmart.
Lire avec intérêt cet article concernant la sécurité intérieure :
Accidents routiers : le renforcement des sanctions annoncé par Darmanin jugé « insuffisant » (Ouest France, Pierrick Baudais)
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé ce dimanche 19 février 2023 un renforcement des sanctions contre les personnes conduisant sous l’effet de stupéfiants. Des mesures insuffisantes toutefois selon la Ligue contre les violences routières.
Il aura fallu que Pierre Palmade ait un accident pour que le ministre annonce des mesures. On aurait aimé qu’elles soient prises avant et dans un autre contexte, soupire Pierre Lagache, vice-président de la Ligue contre la violence routière.
Douze points retirés
Ce dimanche, dans le Journal du dimanche, Gérald Darmanin a en effet annoncé vouloir que toute personne conduisant sous l’effet de stupéfiants se voie automatiquement retirer les douze points de son permis de conduire. Actuellement, une personne conduisant après avoir consommé de la drogue et ayant causé un accident mortel encourt jusqu’à dix ans de prison, une amende de 150 000 € et la perte de six points sur son permis.
La Russie en Afrique francophone depuis les indépendances : quels moyens pour une lutte d’influence franco-russe (1960-2023) (Diploweb, Par AB PICTORIS, Pierre VERLUISE, Selma MIHOUBI)
La lutte d’influence entre la Russie et la France n’est pas nouvelle, mais elle s’accentue incontestablement ces dernières années. Les deux cartes qui accompagnent cette étude le démontrent dans le temps et dans l’espace.
Le départ des forces françaises de la République centrafricaine, du Mali et du Burkina Faso, où la Russie renforce sa présence, ne semble pas favorable à l’influence de Paris dans le domaine sécuritaire des pays subsahariens, où le discours anti-français gagne du terrain. La Russie use d’un passé soviétique et d’une stratégie informationnelle qui la présentent sur le continent africain comme un partenaire fiable, qui se démarque de la France par son discours anticolonialiste. Paradoxe, la Russie se pense encore comme un empire et a relancé en 2022 une guerre coloniale et impérialiste en Ukraine. Il n’en demeure pas moins que la Russie marque des points en Afrique.
SERGEI Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, a déclaré lors d’une visite historique [1] à Bamako le 7 février 2023 : « La lutte contre le terrorisme reste une priorité pour les [pays de la région sahélo-saharienne et du Golfe de Guinée] […] Nous [la Russie et le Mali] voyons la réaction des États occidentaux vis-à-vis de l’évolution de nos relations, […] et cela reflète [leurs] approches néo-coloniales et [leur] politique du « deux poids-deux mesures » […] [Ils] veulent décider du sort de tous les continents, […] mais nous pensons que ces anciennes métropoles oublient comment elles ont exploité et envahi ces territoires ; elles doivent, à mon sens, comprendre que le monde a changé » [2].
L’ONU peut-elle contribuer à mettre fin à la guerre en Ukraine ? (The conversation, Chloé Maurel)
Le 24 février 2022, la Russie envahissait l’Ukraine. Un an plus tard, le bilan est dramatique et rien n’indique que le conflit prendra fin de sitôt, les deux parties affichant des exigences qui semblent inconciliables, tandis que sur le terrain la détermination russe se heurte à une résistance ukrainienne acharnée et soutenue par de nombreux États occidentaux.
Dans ce contexte mortifère, l’Organisation des Nations unies peut-elle agir de façon à ramener la paix ? Ce qui est sûr, c’est que si elle y a échoué depuis un an, elle ne relâche pas ses efforts pour autant…
La paix, raison d’être de l’ONU
Rappelons que la paix est le but premier de l’ONU, créée en 1945, au lendemain de la guerre la plus sanglante de l’histoire de l’humanité. Sa Charte affirme dès la première phrase de son préambule que le but de l’ONU est de « préserver les générations futures du fléau de la guerre ».
https://theconversation.com/lonu-peut-elle-contribuer-a-mettre-fin-a-la-guerre-en-ukraine-199571
LOI n° 2023-87 du 13 février 2023 visant à calculer la retraite de base des non-salariés agricoles en fonction des vingt-cinq années d'assurance les plus avantageuses (1)
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000047128516
Arrêté du 16 février 2023 modifiant l'arrêté du 26 janvier 2009 fixant la nature et la localisation des emplois de chef de mission des services du Premier ministre
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000047190507
Décret n° 2023-101 du 15 février 2023 relatif aux contrôles assurés par le préfet de département en matière de sécurité civile et de formation aux premiers secours en application de l'article L. 751-3 du code de la sécurité intérieure
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000047183175
Décret n° 2023-97 du 14 février 2023 relatif à la publicité du gage portant sur un véhicule terrestre à moteur ou une remorque immatriculés
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000047140961
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SUR LE SITE DE L’UNION-IHEDN, en cliquant sur le lien :
http://www.union-ihedn.org/les-actualites/revue-de-presse/
(revue de presse réalisée par André DULOU, 156ème SR membre de l'Aqui-IHEDN,
responsable de la revue de presse de l'Union-IHEDN)
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